Pour l’aménagement du site Wolf à Bâle, les CFF s'engagent avec des partenaires dans des voies de planification circulaires. Samuel Pillichody, chef de projet global CFF Immobilier, raconte des premiers enseignements tirés concernant la mise en œuvre de la circularité dans la construction. Ceci est une contribution de Madaster.
Là où se trouvent aujourd'hui, sur une surface d'environ 16 hectares, entre autres, le chargement libre, la logistique urbaine et un terminal de conteneurs à la gare de marchandises de Bâle, il y aura à l'avenir de l'espace pour des commerces, des bureaux et pour vivre. Lors de la planification du nouveau quartier Wolf Basel, les CFF, en tant que propriétaires fonciers, se sont aventurés en terre inconnue en collaboration avec le canton de Bâle-Ville. Divers mandats d'étude ont permis d'évaluer les émissions CO2 pouvant être économisées en cas de réutilisation au lieu d'achat de nouveaux matériaux. Pour le concours d'architecture, des critères concrets sont élaborés, qui prescrivent une utilisation économe des matériaux disponibles et évitent ou réduisent les émissions.
Pour les CFF, il s'agit d'un autre projet phare qui leur permet d'assumer leur rôle de précurseur en tant que l'un des plus grands employeurs suisses, avec des acquisitions annuelles de 6 milliards de francs. Samuel Pillichody, chef de projet général de CFF Immobilier, nous révèle comment les CFF et leurs partenaires ont procédé lors de la préparation d'un concours d'architecture circulaire pour le projet Wolf Basel et ce qu'ils ont appris à cette occasion.
Planifier la fin au début : élaboration des critères du concours en équipe
Prise de vue des bâtiments existants : BIM Facility a créé un modèle BIM à partir des données de mesure des drones, du scanner et du tachéomètre. Les éléments de construction y sont saisis non seulement sous forme d'images, mais aussi en tant qu'objets. Leurs dimensions et leur matérialisation sont connues à un niveau de détail prédéfini. Le modèle BIM indique quels matériaux ont été utilisés et où ils pourraient être libérés en cas de déconstruction.
Création d'un passeport des matériaux : le modèle BIM a été enregistré sur la plateforme en ligne Madaster, enrichi avec les informations des bases de données qui y sont disponibles et présenté dans un passeport des matériaux, ce qui a permis d'obtenir une vue d'ensemble de tous les matériaux et produits utilisés, de leurs quantités et de leur emplacement dans le bâtiment. Le potentiel de réutilisation des matériaux et la circularité des bâtiments ont également été indiqués à l'aide d'un indice.
Analyse des éléments de construction et pertinence temporelle : L'analyse des éléments de construction réalisée ensuite par Drees & Sommer a fourni des informations sur la classe de matériel, la démontabilité et le risque de pollution des éléments de construction. L'évaluation de la pertinence de la conception et des caractéristiques identitaires des éléments de construction était particulièrement pertinente pour le concours d'architecture. Les anciens échafaudages d'entrepôts ou les horloges de gare des CFF, par exemple, ont une forte valeur identitaire et doivent être réutilisés sur place dans la mesure du possible. C'est surtout dans le second œuvre, le revêtement mural extérieur et la construction, qu'un potentiel élevé d'économie d'équivalents CO2 et la plus-value écologique de la réutilisation sont apparus.
Critères circulaires pertinents pour la concurrence : Zirkular a ensuite défini des critères d'économie circulaire pour le concours d'architecture. Les critères étaient par exemple une part élevée de réutilisation, le design pour le démontage, de faibles émissions de production, la longévité et la possibilité de réutilisation. Les participants ont également discuté de la quantité d'éléments à prescrire dans le cadre du concours d'architecture sans pour autant restreindre de manière disproportionnée le processus de conception créatif.
«Le maître d'ouvrage doit être clair sur les objectifs et l'efficacité qu'il veut atteindre avec l'économie circulaire.»
Samuel Pillichody, chef de projet, CFF Immobilier
Les leçons de la collaboration pour l'avenir
Les CFF et ses partenaires considèrent le projet comme un succès. Tou-te-s ont pu apprendre beaucoup sur la réalisation de l'économie circulaire dans la construction. Une question en particulier a souvent été soulevée : avec quelle précision faut-il collecter quelles données ?
La continuité numérique des données est essentielle pour l'efficacité de la collaboration. Le type et la précision des données doivent être corrects pour que tous les participant-e-s puissent parler de la même chose. Les bureaux d'architectes reçoivent le « jeu de construction » des éléments disponibles et peuvent planifier à partir de là. Les éléments de construction non réutilisés pourraient être consolidés et vendus sur des bourses d'éléments de construction en ligne avec un minimum d'efforts.
L'exemple des horloges de gare a montré que les maîtres d'ouvrage ont besoin de plus d'expérience pour commander des bâtiments circulaires. Les horloges ne faisaient pas partie de la commande BIM et n'ont donc pas été saisies dans l'inventaire. Ce n'est que lors de l'analyse des éléments de construction qu'il a été reconnu qu'elles pourraient être très intéressantes pour la réutilisation en raison de leur valeur identitaire. A l'avenir, on voudrait savoir, pour la commande de l'analyse des éléments de construction, quels éléments de construction doivent être commandés pour le modèle BIM. Une coordination précoce entre le créateur du modèle BIM et l'analyse des éléments de construction qui s'ensuit est indiquée. De même, le maître d'ouvrage doit être au clair sur les objectifs et l'efficacité qu'il souhaite atteindre avec l'économie circulaire. Toutes les mesures ne permettent pas d'atteindre les mêmes objectifs.
Il est également évident que les processus de déconstruction actuels doivent être repensés. Aujourd'hui, on démolit par défaut un bâtiment et on commence à en planifier un nouveau sur un terrain vierge. L'idéal serait toutefois de concevoir le projet architectural à partir de la substance existante. Pour ce faire, il faudrait suggérer dans l'appel de projets que la déconstruction soit prise en compte lors de la planification. En outre, il devrait être possible de regrouper l'autorisation de déconstruction et le nouveau permis de construire. Actuellement, en Suisse, elles sont séparées. Les questions de stockage intermédiaire doivent également être clarifiées.
Le concours d'architecture sera lancé prochainement. Les candidatures présenteront de nouvelles possibilités de construction circulaire. Des projets comme Wolf Basel sont fondamentaux pour la transformation du secteur de la construction en Suisse. L'apprentissage et la compréhension communs constituent la base d'un secteur suisse de la construction et de l'immobilier tourné vers l'avenir.
Les CFF coordonnent leurs activités dans le domaine de l'économie circulaire au sein d'un centre de compétences pour l'économie circulaire. Vous trouverez plus d'informations sur le site Internet des CFF : company.sbb.ch/de/ueber-die-sbb/verantwortung/nachhaltigkeit/umweltschutz/kreislaufwirtschaft.html
Ceci est une contribution de Madaster.
Kontakt
Daniel Zogg, Fachverantwortung Kreislaufwirtschaft SBB Immobilien, daniel.zogg@sbb.ch
Samuel Pillichody, Gesamtprojektleiter SBB Immobilien Development Anlageobjekte Mitte, samuel.pillichody@sbb.ch
